Reviews

Toulouse, France

Le Zénith

June 20, 2008

[Marina], [Gerry Mc Cool], [Hugo Argenton], [Jacques Pinol],
[Paul Butler], [Jacques Graf], [Guillem Turon], [Jean-Marie Molinier]

J'étais au départ assis sur les gradins - à une soixantaine de mètres de l'Homme .
Difficile de saisir la dimension d'un artiste dans ces conditions especially Bob Dylan
qui délivre dans l'ensemble un show plutôt figé et on peut comprendre la
déception d'une partie de spectateurs- ceux qui viennent découvrir ce Bob
Dylan qui passe dans leur région - certains découvrent qu'il est encore vivant! -
et qui ne sont pas prévenus par rapport à ce qu'ils vont voir c'est à dire
la démarche de cet artiste.

Comme il semble l'avoir dit, c'est sa musique qui est au centre du concert, pas
sa personne .. et il le prouve bien , comme dans ces moments entre les
morceaux où il se retourne avec une certaine indifférence.
S'il ne soigne pas son image (sa tenue par contre est toujours aussi class.)
et ne cherche pas à séduire le public , pour autant la qualité musicale est là,
la voix apparaît grave, souvent puissante et il est sur le qui vive jusqu'à
l'accord final et le dernier coup de baguette de Georges.

Mais alors, quand on a la possibilité de le voir de plus près disons une vingtaine
de mètres, on peut capter des aspects fort intéressants de lui , des expressions
du visage , cette communication et connivence avec certains de ses musiciens -
ce soir c'était Donnie - assorties de sourires gamins qu'il n'offre et c'est ça qui
est particulier qu' à ces personnes proches.

Surtout on est là pour assister à des moments rares, précieux mais fugaces dans
ce concert, où ,sur un soudain tressaillement il va s'allumer en donnant un
formidable coup d'accélérateur à la chanson présente ; le public - proche-
le sait bien, il n'attend que ça, il est là pour ça.
Assister à la fantaisie, l'originalité, la créativité, la sensibilité l'émotion.
On sent que le morceau bascule ( le concert aussi ? ) ce sera le cas pour
Things Have Changed dont on pouvait penser en intro qu'il s'agissait de Seven Days
grâce au nouveau fidèle Donnie Herron ( au fiddle) , en embuscade avec son violon,
en connivence avec un Dylan enfin réjoui et éclatant . Toute la mythologie du
bonhomme apparaît soudain , celui qu'on attendait, qu'on espérait déboule tout
à coup . On sent que les musiciens aussi apprécient de sortir du déroulement
linéaire du concert et se payent à ce moment une petite récréation .... qui sera
de courte durée car le Maître va siffler la fin , les choses sérieuses vont reprendre;
à moins qu'il ait des raisons de se méfier de ce public qui lui a tant donné mais aussi
sans doute beaucoup pris. Il reprend un masque plus austère.

Au fait , que dire dès le début du concert de ces bras tendus, non pour applaudir
mais pour brandir de petites lumières bleues - il me semblait presque être dans un
film de SF-
he times they are...
Pourtant j'apprécie les bootlegs mais l'instant présent est tout aussi important .
Dylan à ce sujet s'était fendu d'un commentaire ( à la Dylan ) en fin du concert
de New York 2007 évoquant la personne en devant de scène qui s'était occupée
toute la soirée de son cell phone et qui n'avait rien vu et rien entendu !

En écrivant cette review, je pense à Nicolas Acin qui a écrit de vibrantes
chroniques autour de Dylan.

Jean-Marie Molinier
France

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